Renoncer à ses désirs? voilà une idée bien saugrenue de nos jours diront les plus enclins à tout vouloir tout de suite. Pourquoi donc renoncer? Il y a tant à portée de main, tant de tentations à la sur-consommation en tout domaine! OUI c’est bien là le malheur! cette folie de créer des besoins qui n’en sont pas, à faire comme si il n’était plus possible de vivre sans tout ce superflu! Pourtant il est fondamental de pouvoir discerner l’attachement aux désirs d’ici-bas, et Le désir fondamental, Le désir de l’union au Divin et la nécessité que cela représente pour l’âme et le coeur.
Lorsque la soif du désir de l’Union est sincère TOUT renoncement est possible et il ne s’appelle plus renoncement mais « soumission » à la volonté divine! Soumission… c’est un terme qui fait frémir et parfois fuir…. pourtant il n’est autre chose que « la mission sous l’ordre de Dieu »!
L’homme forme des projets, mais il ignore le destin.
Les desseins de la créature ne ressemblent pas au décret de Dieu.
Quand l’homme fait des prévisions, elles semblent à sa portée:
Il a beau s’ingénier, il est impuissant devant le pouvoir de Dieu.
Il fait deux pas en ligne droite, devant lui,
Mais qui sait où Dieu va ensuite l’entraîner?
Ne t’obstine pas, recherche le royaume de l’Amour,
Car ce royaume te fera échapper à l’ange de la mort.
Renonce à ton désir, choisis la lumière de l’intelligence,
Car ce désir t’amènera à une prompte déception.
Sois le gibier du roi; ne recherche toi-même aucun gibier,
Car le faucon de la mort t’enlèvera ton gibier.
Pareil au faucon du roi, va vers le tambourin qui t’appelle;
Ce tambourin t’apportera la joie.
Nul n’est aujourd’hui plus sincère que le roi.
Va vers lui de toute ton âme, il ne te chassera pas.
Toutes les créatures sont prisonnières de la mort; sache-le avec certitude:
Un prisonnier ne peut pas te faire échapper du fond de la prison.
Sais-tu pourquoi les chiens aboient dans le quartier de la résignation?
C’est pour chasser celui qui est efféminé et vil.
Jamais un cavalier amoureux dans cette voie
N’aura le coeur effrayé par l’aboiement de ces chiens. (Odes mystiques 652)