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La Lumière éternelle
L’Ode mystique No 96 nous invite à retrouver le chemin de la Lumière éternelle en nous distanciant des désirs, des plaisirs immédiats, de l’emprise du monde éphémère et de tout ce qui nous tire loin de l’Union et de l’Amour du Bien-Aimé. Il nous invite à garder nos « lèvres propres » c’est-à-dire de ne pas médire, critiquer tout et tous à tout moment, de ne pas « manger », (se nourrir) de tout ce qui se dit autour de nous, mais de garder un esprit critique, un discernement sur la Réalité divine. En ce temps béni de retour au plus profond de la nuit pour y puiser et y retrouver la Lumière d’Amour nous pouvons tirer le meilleur de ce poème.
Ne souille pas tes lèvres par chaque baiser, par chaque friandise
Afin qu’elles s’enivrent et goûtent la suavité des lèvres du Bien-Aimé,
Afin que tes lèvres ne sentent pas l’odeur des lèvres d’un autre,
Afin que l’amour devienne détaché, limpide et unique.
Ces lèvres qui donnent un baiser à n’importe quel rustre,
Comment retrouveraient-elles la douceur des baisers de Jésus?
Sache que tout, sauf la Lumière éternelle, n’est que souillures.
Le regard doit-il s’attacher aux vases d’immondices?
Quand les immondices sont détruites dans la terre du verger,
Elles échappent à leur nature et se transforment en aliments savoureux.
Tant que tu as cette nature immonde, que sais-tu de la joie de la sacralité?
Eloigne-toi de cette nature vile, va vers le Dieu Saint et Très-Haut.
Si la main de Jésus est devenue le guérisseur du monde,
C’est parce qu’il s’abstint de mettre la main dans n’importe quel plat.
C’est parce que Moïse n’a touché ni de la main, ni des lèvres, le festin de Pharaon,
Que Dieu, Océan de générosité, lui a octroyé la Main blanche.
L’intermède musical est tiré de l’album: Les Derviches de Turquie Podcast : La lumière éternelle
Reviens
L’Ode mystique No 17 est un rappel pour l’âme à retourner à son état d’Unité. Profondeur bouleversante que nous livre ici Rûmî !
Du ciel un appel est venu pour l’âme : « Reviens ».
L’âme a répondu : « O toi qui m’appelles, bienvenue, louanges, salut ! »
J’entends et j’obéis, ô voix ! A chaque instant, je te sacrifie deux cents vies.
Appelle-moi de nouveaux, que je m’envole sur « hal atâ »
O notre hôte merveilleux ! Tu as enlevé à notre vie la quiétude.
Où m’appelles-tu enfin? » – Il répondit : « Hors de la vie et de l’espace.
J’enlève les lourdes chaînes des pieds de ces prisonniers.
Je pose sur le firmament une échelle, afin que l’âme monte vers les hauteurs. »
Tu es la vie qui donne la vie, pourtant, tu es de la même ville que nous,
Et tu te contentes d’être exilé : ce n’est pas conforme à la fidélité.
Il est devenu pour toi agréable d’être errant, tu as oublié ta maison.
Ce vieux sorcier (kâbolî) impie t’a ensorcelé, par ruse, avec cent sortilèges.
Ces caravanes qui, l’une après l’autre, s’avancent vers l’étape,
Comment ne tournes-tu pas la tête vers elles, comment ton coeur ne brûle-t-il pas de désir?
N’entend-il pas de toutes parts le cri du chamelier et le son des clochettes ?
Nombreux sont les amis et les compagnons assis là à nous attendre ;
Un monde est assis à nous attendre, et nous sommes ivres, gais, insouciants,
Tandis qu’il crie à nos oreilles : « O mendiants, venez chez le Roi ! »
L’intermède musical est tiré de l’album des Derviches de Damas Podcast: Reviens
Entre, mon ami
Très bel extrait de l’Ode mystique 45 dans lequel Rûmî nous redit l’importance de l’essentiel ! « Efforce-toi de faire mourir « toi » en ce monde. »
Qu’il est doux de parler avec lui et d’entendre de sa bouche des histoires,
Surtout quand il ouvre la porte et dit : « Entre, mon ami ».
De ses lèvres sèches jaillit la source de Kherz.
Le tailleur de l’amour coupe la tunique à la taille de ‘homme.
Les yeux sont enivrés par l’ivresse de ses yeux.
Les arbres dansent dans la pureté de la brise matinale.
Le rossignol a dit à la rose : « Qu’y a-t-il dans ton coeur?
A présent parle, il n’y a personne d’autre que toi et moi ».
La rose dit : « Tant qu’il y a toi avec moi, n’espère rien de moi.
Efforce-toi de faire mourir « toi » en ce monde ».
Le chas de l’aiguille du désir est très petit, sache-le;
Il ne laisse pas passer le fil quand il voit qu’il est double.
Regarde le soleil plongé tout entier dans le feu,
Afin que la surface de la terre soit remplie de lumière.
Quand Moïse est allé vers le Buisson ardent
Celui-ci lui dit : « Je suis l’eau de Kawthar, déchausse-toi et viens :
Ne crains pas mon feu, car je suis comme l’eau, doux et agréable.
Tu es venu vers le bonheur, la place d’honneur t’appartient, salut à toi ».
Tu es l’orfèvre et le joyau, tu es l’âme de l’espace et de l’au-delà de l’espace.
Tu es ce qu’il y a de plus précieux au monde : quoi de commun entre les créatures et toi?
L’intermède musical est tiré d’un album de Kudsi Ergunner Podcast: Entre, mon ami