Nourris ton coeur

L’Ode mystique 823, que j’ai choisi de vous partager aujourd’hui, est une invitation à nous interroger sur l’importance de la vie, du présent, du temps qui s’écoule et que nous gaspillons sans même nous en rendre compte ! Invitation à prendre conscience de l’importance de nourrir le coeur plutôt que de gaver l’égo … Invitation à prendre conscience que finalement, la mort se nourrit du corps alors que le coeur s’élève !

La vie s’écoule dans l’espoir pour demain,
D’une manière inconsciente, elle se hâte vers les troubles.
Ton propre temps, sache-le, c’est le présent ;
Considère-le : dans quelle folie il se passe !
La vie est gaspillée, tantôt pour la bourse, tantôt pour la coupe ;
A chacun de nos souffles, nous la perdons.
La mort emmène les êtres, un par un,
Et la crainte qu’elle inspire fait pâlir le sage.
La mort reste debout, dans le chemin, à l’affût,
Tandis que le seigneur sort se promener à la campagne.
La mort est plus proche de nous que notre conscience :
La conscience insouciante, dans quelles régions erre-t-elle ?
Ne nourris pas ton corps : le corps est une victime à immoler ;
Nourris ton coeur : le coeur s’élève vers les hauteurs.
Donne moins de mets choisis à cette charogne,
Car celui qui nourrit son corps se déshonore.
Donne à ton esprit des aliments délicieux, par la sagesse
Afin qu’il devienne fort, car c’est là-bas qu’il s’en va…

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L’ombre et la lumière

Merveilleux Ode mystique qui nous redit la souffrance de la séparation d’avec Lui. Combien importante est Sa lumière pour nous conduire sur le chemin qui nous ramènera à Lui ! L’ombre et la lumière nous invitent tout au long de notre route à méditer sur Sa présence !

O flambeau du monde, ta lumière, hier soir, était absente de notre assemblée,
Dis, en vérité, où brillait hier soir le flambeau de ton visage ?
Vois notre coeur qui, dans le désir de ta présence,
Blessé, ne se lasse pas de te chercher, et de prier pour que ta vie soit longue.
Où donc était hier soir ton visage resplendissant ? Où avais-tu planté ta tente ? Où se trouvait ta suite et ton armée ?
Le bonheur est là où ta beauté se dévoile.
Le lieu où tu étais hier soir, je sais qu’aujourd’hui le chagrin
L’a rendu semblable à mon coeur, tel une mosquée remplie de l’invocation « là hawl ».
Hier soir, je me suis promené, en gémissant, jusqu’à l’aube;
Ton visage, pareil à la lune, a rayonné ce matin, dispersant mes songes, les faisant s’enfuir.
Tu es l’ombre de la lumière, et nous autres ne sommes que ton ombre.
Qui vit jamais la lumière séparée de l’ombre ?
Parfois, elle est auprès de la lumière, parfois, elle est anéantie en elle.
Auprès de la lumière, c’est Dieu ; anéantie dans la lumière, c’est la vision.
L’ombre, obstinément, tente de rechercher cette étrange lumière,
Afin de s’amenuiser et que la lumière de Dieu l’attire vers Dieu.
Les commentaires sur la séparation et le mélange de l’ombre et de la lumière
Sont inépuisables, même si l’on en apportait en renfort d’innombrables.
La lumière est le causateur, et tout ce qui est cause est son ombre.
Tu es sans cause. Dieu a créé pour chaque chose une cause.
Le causateur et la cause sont l’un pour l’autre comme des miroirs :
Nul ne voit le miroir s’il n’est devenu semblable au miroir.

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La mort

La mort est un vaste sujet, précieux au coeur de Rûmî. Mourir avant de mourir, tel est son enseignement, pour atteindre la Vie Eternelle, l’Union, l’Amour du Bien-Aimé.

« Efforcez-vous d’être conscients de la mort jusqu’à ce que vous sachiez ce qu’est la mort » disait-il.L’Ode Mystique No 652 ci-dessous, illustre magnifiquement cet enseignement.

L’homme forme des projets, mais il ignore le destin.
Les desseins de la créature ne ressemblent pas au décret de Dieu.
Quand l’homme fait des prévisions, elles semblent à sa portée ;
Il a beau s’ingénier, il est impuissant devant le pouvoir de Dieu.
Il fait deux pas en ligne droite devant lui,
Mais qui sait où Dieu va ensuite l’entraîner ?
Ne t’obstine pas, recherche le royaume de l’Amour,
Car ce royaume te fera échapper à l’ange de la mort.
Renonce à ton désir, choisis la lumière de l’intelligence,
Car ce désir t’amènera à une prompte déception.
Sois le gibier du roi : ne recherche toi-même aucun gibier,
Car le faucon de la mort t’enlèvera ton gibier.
Pareil au faucon du roi, va vers le tambourin qui t’appelle ;
Ce tambourin t’apportera la joie.
Nul n’est aujourd’hui plus sincère que le roi.
Va vers lui de toute ton âme, il ne te chassera pas.
Toutes les créatures sont prisonnière de la mort ; sache-le avec certitude.
Un prisonnier ne peut pas te faire échapper du fond de la prison.
Sais-tu pourquoi les chiens aboient dans le quartier de la résignation ?
C’est pour chasser celui qui est efféminé et vil.
Jamais un cavalier amoureux dans cette voie
N’aura le coeur effrayé par l’aboiement de ces chiens.

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Créateur de joie

Nous voici aujourd’hui invités à quitter noter errance pour nous réfugier en Dieu contre nos « démons », ces corbeaux noirs… selon l’Ode mystique No 80 de Rûmî dont voici quelques extraits…

Bois d’avantage, aujourd’hui, de ce vin pur.
Bouleverse ce firmament qui tourne si vite.
A supposer que la coupe invisible soit cachée à nos yeux,
On ne peut cependant dissimuler l’ivresse, et le fait d’être détruit.
O amour créateur de joie, ô toi aux bonnes paroles, aux pures pensées,
Enlève le masque qui cache le visage de ce roi masqué
Afin que s’élèvent de tous côtés les cris de joie, ô glorieux !
Remplis, ô beauté au visage de rose, la coupe et le verre de vin.
Si tu ne veux pas que la roseraie révèle sa splendeur,
Pourquoi avoir ouvert une boutique d’eau de roses ?
O notre vie ! Nous ne sommes qu’une moisson, poussée dans ce champ ;
Nos lèvres sont desséchées, et du fond de l’âme nous cherchons la pluie
qui tombe des nuages.
De tous côtés, de nouveaux messagers nous disent : « Tu ne trouveras pas, va-t-en » !
Réfugie-toi en Dieu contre ces corbeaux noirs.
Aujourd’hui, je désire que tu rendes ivre et troublée
Cette âme qui parle et cette raison qui discute.
O toi qui es pour nous l’eau de la vie ! Apparais comme le jour de la Résurrection.
Le lait du chameau galeux est la vie pour l’Arabe, que seras-tu donc pour nous ?

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