Le coeur est un jardin secret

A travers ces quelques Quatrains, nous sommes invités à pénétrer dans les méandres du coeur et y découvrir ses mystères. Le coeur est un jardin secret où se cachent des arbres, nous dit Rûmî, il manifeste cent formes, mais il n’a qu’une seule forme.
Le coeur est pareil à l’eau pure et limpide, osons regarder s’y refléter la lune !

O brise du matin, apporte-nous un message :
As-tu vu dans le chemin ce coeur plein de feu,
As-tu vu ce coeur embrasé et rempli de passion
Qui a incendié cent rochers de sa flamme ?

O mon âme, il est un passage entre ton coeur et le mien,
Ayant trouvé la porte, mon coeur connaît l’éveil.
Mon coeur est pareil à l’eau pure et limpide :
Dans le miroir de l’eau claire se reflète la lune.

On me dit : « Le coeur nourrit une autre passion
Il s’est éloigné de nous, il désire un autre lieu. »
Quand il est revenu, s’excusant, je l’enmtendis murmurer
Qu’il préparait pour moi, là-bas, une autre nourriture.

Le coeur est un jardin secret où se cachent des arbres
Il manifeste cent formes, mais il n’a qu’une seule forme.
C’est un océan immense, sans limite et sans rives
Cent vagues s’y brisent : Les vagues de chaque âme.

Parler de toi me rend silencieux
La douceur de tes actes me rend inactif
J’ai couru de ta cage à la demeure du coeur
Le coeur est devenu cage, et m’a rendu ton captif.

La fumée de notre coeur est le signe de notre passion, ô mon coeur !
Cette fumée qui émane du coeur est visible,
Chaque vague qui passe dans le coeur est du sang
Ce n’est pas un coeur, serait-ce un océan, ô mon coeur ?

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La parole de l’Unité

Une fois encore, Rûmî nous rappelle que tout est UN. Que rien n’est séparé de Lui, Dieu.
Que tout provient de Lui et que tout retournera à Lui, l’heure venue. Il nous rappelle que sous les traits de la multiplicité, se cache l’Unique ! Savons-nous seulement reconnaître la parole de l’Unité dans notre quotidien ? Dans ce qui nous semble être des expériences multiples et différentes ? Sommes-nous seulement conscients que le silence vaut mieux que de vaines paroles dépourvues d’Amour et responsables de tant de difficultés ?
Voici ce que nous dit l’ode No 639

Cet ami à la tunique rouge qui vint l’an dernier, éclatant comme la lune,
Cette année-ci est venu revêtu d’un froc gris.
Ce Turc que tu avais vu alors se livrer au pillage,
C’est le même qui est venu cette année, sous les traits d’un Arabe.
L’ami est le même, bien que son vêtement ait changé :
Il a ôté son autre vêtement, et puis il est revenu.
Ce vin est le même, bien que le flacon soit nouveau :
Vois comme il est venu apporter le plaisir à ceux qui sont ivres !
O hommes ! vous pensiez que ces flambeaux étaient morts :
Ce flambeau est sorti de la demeure du secret.
Ce que je dis, ce n’est pas la métempsychose, c’est la parole de l’Unité pure,
Venue du bouillonnement des vagues de l’océan profond.
Une goutte fut séparée de cet océan inséparable.
Car Adam fut créé d’argile de poterie.
Le Byzantin s’est caché le visage quand est venu le temps des Abyssins ;
Il est revenu aujourd’hui au sein de cette puissante armée.
Si le soleil se voile au crépuscule, il n’est pas anéanti.
Cette lune éclatante est apparue dans une des maisons du Zodiaque.
Renonce aux paroles, contemple le miroir de la réalité,
Car hésitations et difficultés proviennent des paroles.

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L’océan de Dieu

Au travers de cet ode mystique, une fois de plus Rûmî nous invite à sortir de notre léthargie et à nous souvenir de l’océan de Dieu, cet océan d’Amour pur et de trésor enfoui !

Ode No 648

O vous qui êtes allés en pèlerinage à la Mecque, où donc êtes-vous ?
Venez, venez : c’est ici que se trouve le Bien-Aimé.
Ton Bien-Aimé est ton voisin le plus proche, seul un mur vous sépare :
Quelle idée avez-vous d’errer dans le désert ?
Si vous voyez la forme sans forme du Bien-Aimé,
Vous êtes à la fois le Seigneur, la Maison et la Ka’ba.
Dix fois par ce chemin vous êtes entrés dans cette maison :
Une seule fois sortez de cette maison, montez sur la terrasse.
La maison de Dieu est belle, vous l’avez décrite dans tous ses détails.
Montrez-nous donc un signe du Seigneur de cette maison.
Où est le bouquet que vous avez cueilli, si vous avez visité ce jardin ?
OÙ est la perle de l’âme, si vous sortez de l’océan de Dieu ?
Puissent tant de peines subies être transformées en trésor !
Hélas ! c’est vous-mêmes qui cachez votre propre trésor.

Podcast et intermède musical: L’océan de Dieu

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