Quand les yeux deviendront voyants

Avec l’ode No 596 Rûmî nous fait une confidence quant à la Beauté de l’âme. Il nous révèle que tant que nous ne nous annihilons pas totalement en Dieu, Il ne nous dévoile pas son visage. Quand les yeux deviendront voyants, dit-il, le coeur ira vers la rectitude.
A l’ombre de Son ombre, goûte la félicité qu’Il dispense.

Une fois encore, nous avons une merveille à méditer et à découvrir.

Cette beauté que son éclat même dérobe aux yeux
Rend l’âme féconde par le goût de son amour.
La raison, par nostalgie de son parfum, de la lumière de son visage,
Rit, émerveillée, et pourtant se mord les mains.
A chaque aube, son passage me remplit d’une stupeur éperdue.
Avant que l’âme ne devienne ainsi, Il ne dévoile pas son visage.
Toute chose que tu aperçois, tu la vois sans en prendre conscience ;
Tant que tu es conscient, en vérité, Il ne se montre pas,
Tu ne participe pas à son souffle, et l’âme n’est pas son amie intime.
Une pensée consciente, elle non plus, n’est pas digne.
Le corps a tissé un voile, l’âme l’a emporté et brûlé,
Car avec ces deux adversaires le coeur ne peut approcher de l’amour.
Tant que deux armées étrangères se trouvent dans cette demeure,
La lutte et le combat ne donnent naissance qu’à la poussière.
Veux-tu sauver ta vie ? Enfuis-toi auprès du sultan.
Si tu bénéficie de l’antidote, le poison ne t’atteindra pas.
A l’ombre de son ombre, goûte la félicité qu’il dispense,
Afin que l’âme remplie de miséricorde se repose jusqu’à la Résurrection.
Quand les yeux deviendront voyants, grâce à ce Roi, Salâh-ud-Dîn,
Le coeur ira vers la rectitude, l’âme se procurera un flambeau.

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C’est l’Eau de la Vie éternelle

Encore et toujours Rûmî nous parle et nous invite à plonger dans le fleuve de l’Amour divin. C’est l’Eau de la Vie éternelle !
Il nous décrit simplement, avec des images du quotidien, les étapes à franchir pour entrer dans ce fleuve et s’y noyer. Il nous décrit avec amour et confiance ce qui attend l’âme de l’amoureux lorsqu’il plonge enfin….
C’est l’ode No 331 que je vous confie aujourd’hui

Pour ce roi qui ne désire ni tambours, ni étendards,
Je suis devenu fou : les fous sont en dehors des lois.
Tu me vois de loin, un être falot qui marche,
Mais cet être n’est qu’imagination, il n’est que pur néant.
Avance, et deviens néant, car le néant est la source de l’âme,
Mais non pas cette âme qui n’est que chagrin et souci.
Moi sans moi, toi sans toi, plongeons dans ce fleuve ;
Sur cette terre ne sont que malheur et tyrannie.
Dans ce fleuve on se noie, on n’y perd pas la vie :
C’est l’Eau de la Vie éternelle, la grâce et la miséricorde.

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Quelle est cette voie cachée

L’ode No 791 nous parle de la mort, du dernier souffle dans le temple du corps et de ce  chant d’appel de Dieu nous invitant à revenir à Lui. Mais quelle est donc cette voie cachée par où Il fait passer les âmes ?

Cette tourterelle de nouveau décida de monter au ciel, et elle s’envola
Dès qu’elle entendit le chant d’appel de l’invisible.
Quand celui qui est le but de l’univers a envoyé son Messager
Pour lui dire : « Venez vers Nous », comment l’âme du disciple ne s’envolerait-elle pas ?
Elle s’envole vers les hauteurs, quand elle trouve de telles ailes ;
Elle déchire l’habit du corps quand lui parvient une telle missive.
Il est comme un lasso qui attire fermement les âmes jusqu’à Lui.
Quelle est cette voie cachée par où Il les fait passer ?
Sa Miséricorde a adressé un message : « Reviens ici ».
Dans cette cage étroite, ton âme a longtemps tremblé.
Pourtant, dans la maison sans portes, tu es comme un oiseau sans ailes.
L’oiseau qui vient du ciel tombe ainsi vers la terre :
Son inquiétude lui ouvrira enfin la porte de la miséricorde.
Bats de l’aile contre la porte et le toit, voici la clé.
Avant que nous ne t’appelions, tu ne connais pas le chemin du retour.
C’est cet appel qui montre la voie à l’intelligence.
Tout ce qui va vers le haut, s’il était vieux, retrouve la jeunesse,
Chaque chose nouvelle qui vient ici est vieillie par le temps.
Va joyeusement vers l’invisible et ne regarde pas en arrière !
Puisses-tu être sous la protection de Dieu ! Là, tout est profit et abondance.
Garde le silence, va vers l’échanson de la vie ;
Il a, dans cette coupe impure, versé le vin pur.

Podcast et intermède musical: Quelle est cette voie cachée

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Le chant d’appel de l’invisible

Dans ce poème tiré des Odes mystiques de Rûmî, nous sommes invités à écouter en nous le chant d’appel de l’invisible et à suivre le chemin du retour. Quand ? Où serons-nous appelés à ce Retour ? Nul ne le sait ! Mais tous, nous serons appelés, au fond de notre coeur, par le chant d’appel de l’invisible ! Apprenons donc à l’écouter et nous connaîtrons les secrets qui nous ouvriront la porte de Sa Miséricorde !

Cette tourterelle de nouveau décida de monter au ciel, et elle s’envola
Dès qu’elle entendit le chant d’appel de l’invisible.
Quand celui qui est le but de l’univers a envoyé son Messager
Pour lui dire : « Venez vers nous », comment l’âme du disciple ne s’envolerait-elle pas ?
Elle s’envole vers les hauteurs, quand elle trouve de telles ailes ;
Elle déchire l’habit du corps quand lui parvient une telle missive.
Il est comme un lasso qui attire fermement les âmes jusqu’à Lui.
Quelle est cette voie cachée par où il les fait passer ?
Sa miséricorde a adresse un message : « Reviens ici ».
Dans cette cage étroite, ton âme a longtemps tremblé.
Pourtant, dans la maison sans portes, tu es comme un oiseau sans ailes.
L’oiseau qui vient du ciel tombe ainsi vers la terre :
Son inquiétude lui ouvrira enfin la porte de la miséricorde.
Bats de l’aile contre la porte et le toit, voici la clé.
Avant que nous ne t’appelions, tu ne connais pas le chemin du retour.
C’est cet appel qui montre la voie à l’intelligence.
Tout ce qui va vers le haut, s’il était vieux, recouvrira la jeunesse,
Chaque chose nouvelle qui vient ici est vieillie par le temps.
Va joyeusement vers l’invisible et ne regarde pas en arrière !
Puisses-tu être sous la protection de Dieu ! Là, tout est profit et abondance.
Garde le silence, va vers l’échanson de la vie :
Il a, dans cette coupe impure, versé le vin pur.

Ode No 791

Podcast et intermède musical: Le chant d’appel de l’invisible
CD disponible sur Amazon

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La maison de l’Amour

La rencontre de l’Aimé est ici possible à condition d’entrer dans « la forêt des lions »; dépasse les pièges de l’âme charnelle, ne crains pas les blessures de l’égo; va dans  le lieu où se trouve la force non encore canalisée, la Force divine; la maison de l’Amour est le coeur! Les blessures ne sont causées que par l’imagination! L’égo, aussi appelé âme charnelle, est très fort pour déguiser l’imagination en « réalité », et te faire croire que c’est bien du coeur dont il est question! Ne reste pas dans la confusion, ne reste pas sur le seuil de la maison, entre! La miséricorde et l’Amour t’attendent!

[…] O maître penche la tête hors de ce balcon,
Car ton radieux visage est un signe de bonheur.
Je jure par ta vie que, sauf la vue de ton visage,
Tout, même le royaume du monde, n’est que sortilèges et que fables.
Le jardin se demande quelles sont les fleurs, quelles sont les feuilles,
Les oiseaux affolés ne savent plus distinguer le grain du piège.
Celui-ci est le Seigneur du ciel, qui ressemble à Vénus et à la lune.
Ceci est la maison de l’Amour, qui est sans limites et sans bornes.
Pareille à un miroir, l’âme a reçu ton image dans son coeur;
Le coeur s’est perdu, comme un peigne, dans les boucles de tes cheveux.
En présence de Joseph, les femmes se coupaient les doigts*.
Viens à moi, ô mon âme, car le Bien-Aimé est parmi nous.
Dans la maison, tous sont ivres, et personne ne connaît
L’identité de celui qui entre, ni ne sait qui il est.
Il est néfaste de rester assis sur le seuil: entre vite dans la maison!
Celui qui reste sur le seuil en est chagriné.
Ceux qui sont ivres de Dieu, bien qu’ils soient des milliers, ne sont qu’un;
Ceux qu’enivre le désir charnel ne sont pas dans l’unité, mais dans la multiplicité.
Va dans la forêt des lions, et ne crains pas les blessures,
Car ces pensées craintives ne sont qu’imagination de femmes:
Il n’y a point ici de blessures; tout est miséricorde et amour;
Mais ton imagination est comme une barre qui verrouille la porte.
N’enflamme pas le bois, garde le silence, ô mon coeur;
Tais-toi, car ce sont des flammes que tes paroles. (Odes mystiques 332)
* Coran XII, 31

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