Je suis comme un soupir

Comment apaiser la douleur de la séparation ressentie au plus profond de l’âme, si ce n’est en se souvenant le la force d’amour de Dieu. Si ce n’est en écoutant dans le silence, les douces paroles qu’Il chuchote à l’amoureux.
Je suis comme un soupir ; avec mes soupirs, je brûle la plaine et la tente, est-il dit dans l’ode No 60 que je vous partage aujourd’hui :

O lumière du visage de Moîse ! Ne rends pas aveugle Safûrâ !
Toi qui as mis comme éclair la lumière d’un tel amour dans l’oeil du voyant.
Je me soumets à toi, j’accepte d’être la proie dans ton filet.
Parfois je suis sur ton toit, parfois je choisis la route du désert.
Que sait le piège des ruses de l’oiseau exilé ?
Que sait Joseph l’Egyptien de la douleur de Zuleikhâ ?
Saisis par le collet et amène ici celui que tu désires,
Car je suis le gibier, et tu es le chasseur. O ami ! comme ton art est secret !
Je suis en ruines, comme la ville de Lot ; je suis désemparé, comme les regards de Lot.
Je veux en demander la cause, mais n’en n’ai ni le courage, ni la force.
Si ‘Attâr était amoureux, si Sanâ’i était roi et souverain,
Moi, je ne suis ni l’un ni l’autre ; je suis totalement égaré.
Je suis comme le soupir ; avec mes soupirs je brûle la plaine et la tente.
Je ne suis que le serviteur du Roi aux douces paroles : mon oreille les écoute.
Silence ! Dans le silence, l’âme comme un cri attire Dieu,
Lorsqu’elle est capable de recevoir les influences du monde d’en-haut.

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La Lumière est la nourriture de l’esprit

Je vous partage aujourd’hui un extrait du Mathnawî livre cinquième, verset 288
qui nous explique que la Lumière est la nourriture de l’esprit et qu’elle devient l’aliment du corps du saint.
C’est un texte à méditer encore et encore ….

Bien que cette Lumière soit l’aliment de l’esprit et la vue spirituelle, le corps aussi s’en nourrit, ô mon fils.
Si le corps satanique n’était pas content de la manger, le Prophète n’aurait pas dit :
« Le démon a accepté l’Islam.“
Comment le démon pouvait-il devenir musulman s’il ne s’était nourri du doux aliment qui rend vivants les morts ?
Le démon est passionnément épris du monde, aveugle et sourd ;
mais cet amour, sans aucun doute, peut être remplacé par un autre amour.
Quand il goûte le vin du cellier de la certitude, peu à peu, c’est là qu’il transporte son amour.
Ô toi dont le ventre est avide, détourne-toi ainsi du monde : la seule méthode est de changer de nourriture.
Ô toi dont le coeur est malade, tourne-toi vers le remède : le régime consiste à changer de disposition.
Ô toi qui est donné en gage à la nourriture, tu t’évaderas si tu te laisses sevrer.
En vérité, dans la faim se trouve une abondante nourriture ;
cherche-la diligemment et chéris l’espoir de la trouver, ô égaré !
Nourris-toi de Lumière, sois comme l’oeil, sois en accord avec les anges, ô le meilleur des hommes.
Comme l’Ange, fais de la glorification de Dieu ta nourriture, afin d’être, comme les anges, délivré des chagrins.

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Le bonheur est devenu notre voisin

La quête du bonheur et de l’amour est et reste d’actualité à travers les époques, Rûmî nous en parle tout au long de ses enseignements. Je vous partage aujourd’hui une de ses nombreuses merveilles, pur ravissement pour le coeur et l’âme.
Voici l’ode No 142

Le bonheur est devenu notre voisin. Salut aux voisins !
Désormais, il ne restera ni celui-ci, ni celui-là.
Enfin, de l’orient de l’âme a jailli, comme le soleil,
Celui que l’âme cherchait, en public et en secret,
Celui-ci, qui est de loin comme le feu, et de près comme la lumière,
Pareil au Buisson ardent pour vous mettre à l’épreuve.
Salut, ô vous dont les âmes sont semblables aux phalènes, orientez-vous sur ce feu.
Puisqu’au commencement vous avez dit « Oui », acceptez le malheur.
Il est semblable à la salamandre qui demeure dans le feu
Celui qui a dans le coeur et dans l’âme un tel désir et un tel amour.

Podcast et intermède musical: Le bonheur est devenu notre voisin

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Sa lumière ne laisse subsister aucun voile

Comment prendre conscience de l’importance de vivre en toute confiance dans l’union absolue en Dieu ? Que Sa lumière ne laisse subsister aucun voile ? Que la voie de l’anéantissement en Lui l’emporte même sur TOUT ?
Pour ce faire, voilà ce que Rûmî nous dit au travers de l’Ode No 131.

Je suis allé, comme Moïse, au temps du désir et de la vision,
Vers le Mont Sinaï. O ! joie ! O ! joie !
J’ai vu là un sultan, un Khosraw, qui accroît la vie,
Qui ravit les coeurs, qui ennoblit l’âme, plein de grâce et de beauté.
Le Mont Sinaï, la plaine et la campagne, par le reflet de sa lumière
Sont devenus pareils au paradis éternel, remplis d’éclat et de gloire.
Les échansons, lumineux comme l’argent, la coupe d’or à la main,
Présentaient aux yeux de notre Roi un visage semblable à la lune rayonnante.
Par Sa beauté, les visages pâlis devenaient pleins d’éclat ;
La poussière de Ses pas illuminait, tel un collyre, les yeux des amis intimes.
Le chant célébrant Son amour remplissait la terre de ferveur ;
Le désir de l’union avec Lui jetait le firmament en un tournoiement sans fin.
Quand ce Roi des rois jette un regard sur l’anéantissement,
L’anéantissement l’emporte sur la vie éternelle.
Le ménestrel, à cet endroit, confond les mélodies
Car Sa lumière ne laisse subsister aucun voile.
L’ombre de Sa grâce est unie au soleil de Sa faveur.
La coïncidence des contraires est rendue possible par la perfection de Son amour.
Quand la brise matinale a retiré le masque de Son visage,
L’image de toute chose s’est effacée et s’est anéantie,
Mais dans cet effacement, l’existence est devenue centuple.
L’existence de l’effacement et l’effacement de l’existence sont devenus apparents à mes yeux.
Dès que j’ai vu, au-delà de ce monde pareil à l’âme,
Les atomes pleins de fidélité et de pureté dans leur désir pour Lui,
Je suis devenu tellement confus devant Lui que la nécessité
A chaque instant s’impose à moi de briser le Zonnâr.
J’ai dit : « O beauté pareille à la lune, je me repens, ne repousse pas les repentirs ».
Il répondit : « Tu as bien du chemin à faire avant de voir ce qu’est le repentir ! »
Il disait vrai : je suis loin de ma beauté au visage de lune,
Comme le pèlerin égaré dans le désert plein des ronces de la mort.
La lumière de cette lune est pareille à l’étoile de Canope, la ville de Tabrîz semblable au Yémen ;
Tout cela n’est qu’images de notre Roi qui règne dans les hauteurs.

Podcast et intermède musical: Sa lumière ne laisse subsister aucun voile

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La divine lumière arrive onde par onde

  1. Shemsi Husser 3:48

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