Les choses cachées

Je vous fais part aujourd’hui d’un extrait du chapitre 8 du Livre du Dedans dans lequel Rûmî nous parle de la nature première de l’homme et nous rappelle que l’âme montre les choses cachées, tout comme l’eau pure.

Si un disciple est élevé par un homme de Dieu, son âme devient pure. Et celui qui est éduqué par un charlatan et un hypocrite devient, comme son éducateur, petit, faible, impuissant et triste, incapable d’échapper à ses hésitations et inapte à aiguiser ses sens.
Dans la nature de l’homme, toutes  les sciences on été pétries, à l’origine, de sorte que son âme montre les choses cachées : comme l’eau pure qui révèle ce qui, au-dessous d’elle, couvre son lit… cailloux, tessons, etc… et ce qui, au-dessus, se reflète à sa surface. Dans l’essence de l’eau, cette nature n’est pas acquise ; elle est innée. Mais quand l’eau est mêlée à de la terre ou à d’autres couleurs, cette propriété lui est retirée. Dieu le Très Haut a envoyé les prophètes et les saints telle une eau abondante et pure qui clarifie toutes les petites eaux impures qui se jettent en elle. La petite eau, une fois purifiée, se rappelle avec certitude son originelle pureté que troublèrent les couleurs sombres par la suite ramassées. Elle se souvient de son état premier et dit : »C’était là notre nourriture autrefois ».

Rûmî à travers ce texte, nous interroge ainsi :
Et l’homme se souvient-il de sa nature profonde une fois qu’il a été purifié par la prière et le jeûne ?
Se souvient-il qu’au fond de son âme se trouvent les choses cachées de Dieu ?
Ose-t-il alors, les manifester dans son quotidien ?
Ose-t-il se nourrir de cette nourriture première ?

Podcast et intermède musical: Les choses cachées

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Bouleversement

Quelques quatrains tirés du Rubâi’yât pour nous rappeler la place qui nous est réservée auprès de Dieu.

O toi dont l’amour est l’essence du monde de l’émerveillement
Ce qu’apporte ton amour, c’est le bouleversement
Combien de temps m’interrogeras-tu sur l’état de mon coeur brûlé
Alors que, tu le sais bien, tu le connais mieux que moi-même.

Le coeur de l’homme est une chandelle prête à se consumer
La déchirure due à la séparation d’avec le Bien-Aimé est prête à coudre.
O toi qui ignore la patience et la brûlure
L’amour est une chose qui doit venir, on ne peut l’apprendre.

Il ne faut pas penser très sérieusement à ce problème
Par l’effort, celui qui est faible n’arrive à rien.
Il faut qu’une clé soit octroyée par la grâce de Dieu
Afin qu’elle ouvre la serrure de ce problème.

Nous sommes tous des jouets pour l’autorité de Dieu
Il est richesse et puissance, nous sommes tous des mendiants
A quoi bon chercher des privilèges l’un sur l’autre?
Alors que nous nous trouvons tous au seuil d’une seule maison.

L’intermède musical est tiré de l’album de Musique de Turquie Podcast: Bouleversement

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Pas différents des pots

Cette règle de Shams de Tabriz nous interpelle sur l’importance de la compréhension du vide qui nous constitue et de la force qu’Il génère en nous.

Tandis que chacun, en ce monde, lutte pour arriver quelque part et devenir quelqu’un, alors que tout cela restera derrière eux quand ils mourront, toi, tu vises l’étape ultime de la vacuité. Vis cette vie comme si elle était aussi légère et vide que le chiffre zéro. Nous ne sommes pas différents des pots: ce ne sont pas les décorations au-dehors, mais la vie à l’intérieur qui nous fait tenir droits.

Il a commencé la création de l’homme à partir de l’argile,
puis Il lui donna sa forme parfaite et lui insuffla de son Esprit (Coran XXXII, 7-9)

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Conversation silencieuse

Parmi les quarante règles de Shams de Tabriz en voici une à méditer:

L’univers est un seul être. Tout et tous sont liés par des cordes invisibles en une conversation silencieuse. La douleur d’un homme nous blessera tous. La joie d’un homme fera sourire tout le monde. Ne fais pas de mal. Pratique la compassion. Ne parle pas dans le dos des gens, évite même toute remarque apparemment innocente ! Les mots qui sortent de nos bouches ne disparaissent pas. Ils sont éternellement engrangés dans l’espace infini, et ils nous reviendront en temps voulu.

Quelques extraits du Coran, issus de la sourate No LXXV (La résurrection)
L’homme sera informé ce jour-là de ce qu’il aura avancé et de ce qu’il aura remis à plus tard. (13)
Mais l’homme sera un témoin perspicace contre lui-même. (14)
Ce jour-là il y aura des visages resplendissants (22)
qui regarderont leur Seigneur (23)
et il y aura, ce jour-là des visages assombris. (24)
L’homme pense-t-il qu’on le laissera sans obligations à observer? (36)

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