Dans l’ode No 685, Rûmî nous parle de l’éloquence silencieuse, ce dialogue de coeur à coeur, sans artifice. Cet ode nous invite à porter notre attention sur les aspects sacrés, purs de la vie. Il nous enjoint à développer ce langage du coeur et laisser l’amour-propre de côté. Voici ce qu’il nous livre aujourd’hui :
Mon coeur se lamente avec le coeur de l’Ami :
Telle est l’éloquence silencieuse.
Je parle sans remuer les lèvres,
Puisque les jaloux prêtent l’oreille.
Je sais que la langue et l’oreille sont tous deux indiscrets ;
Je parle avec mon coeur, car le coeur est loyal.
Cent flammes de feu brillent dans les yeux,
Elles viennent du point le plus subtil du coeur, qui est le feu.
Le plus étrange est que, dans ce coeur enflammé,
Se trouvent tant de roses, de verdure, de jasmins.
Par ce feu, le jardin devient plus frais encore
De telle sorte que l’eau est unie à la flamme.
O mon âme, tu demeures dans la prairie,
Là, le coeur et l’intelligence glanent les épis.
Là où l’impiété et la foi n’ont pas de place,
Que viendrait faire l’amour-propre de tel ou tel ?
Podcast et intermède musical: L’éloquence silencieuse