La nuit

Rûmî à travers ces quatrains, tirés du Rubâi’Yât, nous entraîne à la recherche du « Soi », à la recherche de l’Absolu, de l’unique Réalité. Il nous invite à entrer dans les profondeurs de la nuit spirituelle et d’écouter l’expression d’un mystérieux silence d’Amour !

Cette nuit n’est pas une nuit pour quitter la maison,
Pour délaisser l’Ami et aller voir l’étranger.
Cette nuit est une nuit où les âmes saintes
S’en vont enivrées par le feu de l’amour.

Si tu es amoureux, reste près de l’amoureux,
Jour et nuit, reste dans le cercle des amoureux.
Alors quand tu auras trouvé ce cercle,
Laisse-là le monde, et demeure auprès du Créateur du monde.

Le coeur, la nuit dernière, était notre compagnon,
La nuit, jusqu’à l’aube, il n’a pris ni sommeil ni repos.
Quand l’aube s’est levée, il est venu vers toi
Avec un visage pâle et des yeux endormis.

Ce soir où le Bien-Aimé s’est mis à parler avec nous,
O nuit, quelle nuit es-tu ? Puisses-tu être longue !
Les noirs corbeaux sont aujourd’hui joyeux,
Avec le faucon blanc de l’âme, ils volent.

Cette nuit est la nuit de la béatitude infinie.
Ce n’est pas une nuit, c’est l’union de ceux qui cherchent Dieu !
Ce doux ami est l’ami de celui qui croit au Dieu unique.
Ce soir est l’épanouissement de ceux qui sont purs.

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