Chacun de nos états est un aliment

Aujourd’hui l’ode de Rûmî No 691 nous interroge et nous interpelle.
Il nous invite à prendre conscience de nos états d’âme, de ce que nous disons effectivement à travers eux.
Il nous rend attentifs sur le fait que chacun de nos états est un aliment pour une catégorie de gens.
Dès lors nous pouvons choisir et nous interroger sur : quels (états) aliments nous offrons et à quelle catégorie de gens et desquels nous nous nourrissons.
Autrement dit : Que sommes-nous prêts à vivre aujourd’hui : la recherche d’union avec Dieu ou le désespoir et le conflit ?

Bien que les rossignols aient les meilleurs chants,
Les autres oiseaux ne restent pas silencieux.
Il est vrai qu’ils sont dépourvus d’attraits ;
Cependant, ne glanent-ils pas les graines de la pauvreté ?
Nous-mêmes ne sommes pas moins que des anneaux,
Bien que ces rois soient les joyaux qui les ornent.
Si l’on ne désire pas entendre mes plaintes
Pour quelle raison m’a-t-on donc créé ?
Le doux et l’acide sont tous deux au goût du roi,
C’est pourquoi furent placées ici-bas deux marmites.
Il faut que des mets amers existent aussi à la cuisine,
Car ils plaisent à ceux qui sont ivres.
Chacun de nos états est l’aliment d’une catégorie de gens :
C’est par cette nourriture que sont fortifiés les êtres invisibles.
Les oiseaux de l’âme qui arrivent du ciel
Ne restent sur terre que deux ou trois jours seulement.
S’ils sont envoyés du ciel,
Bien qu’ils soient les astres de la foi,
C’est pour qu’ils connaissent tout le prix de l’union avec Dieu,
Qu’ils comprennent quelle est la douleur d’être séparé de Dieu.
Si l’on verse sur la poussière de la poudre d’or,
On la recueille, on ne l’y laisse pas.
Shams de Tabriz était un homme de peu de paroles :
Les véritables mystiques sont patients et sincères.

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Qu’elle est grande la grandeur divine

Rûmî nous parle à travers cet ode 92, de l’état d’union au Bien-Aimé. Quelle est grande, la grandeur divine ! Il nous parle de cet état d’anéantissement en Lui, Il n’y a ici plus de séparation, plus de Lui et de toi, Il n’y a que ravissement ! Merveille des merveilles.

Merveilleux jardin, merveilleux jardin qui s’épanouit sur les hauteurs !
Merveilleuse incarnation de la puissance divine, pleine lune merveilleuse, que Dieu le bénisse et le glorifie !
Merveilleuse gloire de Dieu !  Merveilleuse lumière, merveilleux tumulte et fièvre,
Merveilleuses perles dispersées, merveilleuse sauvegarde, merveilleuse amitié !
Merveilleuse royauté, merveilleuse richesse, merveilleuse parole, merveilleux état d’âme,
Plume merveilleuse, aile merveilleuse aux cieux des Théophanies !
Il brise les chaines comme l’âme par son audacité.
Que ce soit Dhu-n-Nûn ou Madjnûn, Leylî ou Leylâ.
Les étendards de Dieu sont apparus de derrière les monts.
Que ce soit le sultan ou l’empereur de Chine, le gouverneur ou le noble.
Qu’est-il arrivé à l’âme, qu’elle ait rejeté au loin le monde ?
Coupe la tête de celui qui dit : « Console-toi ! »
Puisque Dieu a créé le monde sans intermédiaire,

Qu’importent carillons et lois, compliments et saluts !
Que tu sois une parcelle de terre ou l’Esprit loyal,
Quand tu vois cet état dit : « Qu’elle est grande, la grandeur divine ! »
Si les cieux n’existaient pas, on ne se lamenterait pas de Dieu,
Il n’existerait point de coeur affligé : ne pousse pas de cris, ni de lamentations.
Tais-toi, tais-toi, ne vante pas tes marchandises.
Tu es le vin inconscient : purifie-toi un instant.
Tu es l’étoffe de coton et le blanchisseur, le raisin et celui qui le foule,
Presse le raisin et tords l’étoffe, mais ne salis pas tes mains.
Garde le silence, garde le silence dans cette assemblée des bons à rien  !
Ne parle pas ouvertement, ne parle pas ouvertement, ni du Seigneur ni de son
serviteur.

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