Des larmes

Rûmî nous parle ici des larmes déversant l’Eau de la Vie, des larmes faisant naître le potentiel caché. Des larmes salvatrices des coeurs blessés, endoloris et engourdis par l’ignorance, la misère, l’errance… Nous sommes invités à la Célébration du Printemps de l’âme, au Réveil de l’Amour… O toi qui dort, éveille-toi ! Le printemps est de retour ! Ne crains pas la pluie des larmes !

Ode mystique No 30

O notre saison des pluies, déverse-toi sur nos amis
Comme les larmes de ceux qui souffrent à cause de nous, de la séparation d’avec ceux qui nous aiment.
O oeil des nuages ! Verse des larmes comme une aiguière,
Car tu envies nos amis au visage pareil à la lune.
Regarde ce nuage qui pleure ! Contemple ce jardin riant !
Nos malades sont sauvés par les pleurs du Ciel.
Le nuage lourd a donné droit à la vie à ceux qui sont assoiffés :
La grande coupe, elle aussi, donne le droit de boire à ceux qui ont le coeur léger.
Le ciel a répandu des perles sur la poussière de la plaine misérable,
C’est pour cela qu’elle supporte sa misère, par amour de ceux qui ravissent notre coeur.
Ce nuage est comme Jacob, cette fleur comme Joseph dans la prairie.
C’est à cause de nos yeux qui répandent des larmes que le visage de Joseph est épanoui !
Une de ces gouttes sera perle, une autre narcisse.
Les mains de ceux qui prennent notre main seront comblées.
Hier, le jardin et la roseraie ont jailli des bourgeons,
Car depuis l’aube ont bu ceux qui sont enivrés.
Clos tes lèvres comme une coquille. Tu es ivre ! Ne t’avance pas,
Afin que les âmes éveillées à l’invisible viennent de ce côté.

Podcast et intermède musical: Des larmes

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O Toi

Avec cet Ode Rûmî nous invite à la recherche du Bien-Aimé. Saurons-nous Le trouver? Aurons-nous le courage et la Foi ? Le rechercherons-nous vraiment ? Accorderons-nous à notre coeur l’Eau de Vie qui le délivrera ?

O toi dont la chaleur cachée derrière les voiles est pour nous l’été !
O toi collyre de l’oeil de l’âme, où es-tu parti ? Reviens,
Afin que l’eau de la miséricorde jaillisse du sein des flamme,
Que la verdure surgisse des terres arides, que les tombes deviennent des jardins,
Afin que le raisin soit mûr, et que notre pain soit cuit.
O Soleil de l’âme et du coeur ! O toi par qui le soleil est humilié !
Regarde enfin comment ont emprisonné notre âme cette eau et cette argile.
Mainte fois les épines sont devenues roseraies, par amour de ton visage,
Jusqu’à ce que cent mille aveux aient jailli de notre foi.
O toi, Visage de l’Amour éternel ! Tu es apparu dans la beauté d’un corps
Afin de guider l’âme, hors de cette prison, vers l’Unique…
Dans le sombre chagrin, fais apparaître la joie, de cette nuit profonde fais sortir le jour,
Un jour étrange, plein de merveilles, ô notre aurore qui répands la lumière !
D’une perle de pacotille tu fais une perle d’un pur orient, tu rends jalouse Zohra (Vénus) elle-même,
Tu transforme le pauvre hère en monarque. Longue vie à toi, ô notre sultan !
Où sont les yeux capables de te voir, afin de parvenir à ta poussière ?
Où est l’oreille intelligente capable d’entendre nos discours ?
Quand le coeur compte les bienfaits, rendant grâces de ces douceurs,
De chaque atome de notre corps, le désir s’écrie.
Le son du tambourin s’est élevé de l’âme, afin que les parcelles se joignent au tout,
Fleur à fleur, rose à rose, hors de notre prison d’épines.

Ode mystique No 29

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