Le bonheur est devenu notre voisin

La quête du bonheur et de l’amour est et reste d’actualité à travers les époques, Rûmî nous en parle tout au long de ses enseignements. Je vous partage aujourd’hui une de ses nombreuses merveilles, pur ravissement pour le coeur et l’âme.
Voici l’ode No 142

Le bonheur est devenu notre voisin. Salut aux voisins !
Désormais, il ne restera ni celui-ci, ni celui-là.
Enfin, de l’orient de l’âme a jailli, comme le soleil,
Celui que l’âme cherchait, en public et en secret,
Celui-ci, qui est de loin comme le feu, et de près comme la lumière,
Pareil au Buisson ardent pour vous mettre à l’épreuve.
Salut, ô vous dont les âmes sont semblables aux phalènes, orientez-vous sur ce feu.
Puisqu’au commencement vous avez dit « Oui », acceptez le malheur.
Il est semblable à la salamandre qui demeure dans le feu
Celui qui a dans le coeur et dans l’âme un tel désir et un tel amour.

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La joie de l’anéantissement

Dans cet Ode  No 863, Rûmî nous invite à vivre l’expérience de l’anéantissement, du bonheur et de la joie retrouvés ! Il nous livre ô combien il importe de mettre à l’épreuve l’anéantissement ! « O Bien-Aimé ! » dit-il,  « réconcilie-moi avec l’anéantissement ! »
Ce n’est qu’après avoir fait cette expérience que l’âme retrouve toute sa paix et sa grandeur !

Le feu a dit hier en cachette à l’oreille de la fumée :
« L’aloès ne peut me supporter, pourtant il se sent heureux avec moi ;
C’est lui qui sait m’apprécier, c’est lui qui me rend des actions de grâces.
Car l’aloès a trouvé un bienfait dans son propre anéantissement.
L’aloès était tout entier fait de noeuds, de place en place,
La joie de l’anéantissement a brisé tous ses noeuds.
O mon amie amoureuse de la flamme, sois la bienvenue » !
O toi que je martyrise et que j’anéantis, ô gloire d’entre les témoins !
Vois que le ciel et la terre sont à la merci de l’existence.
Enfuis-toi vers le néant, loin de ces deux infirmes.
Chaque âme qui fuit la pauvreté et l’anéantissement,
Oh ! chose déplorable ! s’enfuit loin du bonheur et de la joie.
Personne ne triomphe avant d’être anéanti :
O Bien-Aimé ! réconcilie-moi avec l’anéantissement !
Cette sombre poussière, avant d’être totalement anéantie
Ne peut être glorifiée, ni échapper à la stagnation.
Tant que l’embryon était l’embryon, que son état de germe n’avait pas disparu,
Il n’a trouvé ni la stature du cyprès, ni la beauté du visage.
Quand le pain et les aliments sont consumés dans l’intérieur du corps,
Ils se transforment en intelligence, en âme, en objet d’envie.
Avant que la pierre noire n’ait été entièrement anéantie,
Elle n’est devenue ni or, ni argent, ni métal des monnaies.
D’abord sont l’humilité et la servitude, puis vient la couronne du Roi des rois.
Dans la prière, on se tient debout avant de pouvoir s’asseoir.
Une vie entière, ta propre existence a été mise à l’épreuve ;
Mets une fois aussi à l’épreuve l’anéantissement.
Les fastes de l’anéantissement ne sont pas non plus un leurre ;
Partout où apparaît la fumée, cela prouve l’existence du feu.
Si l’amour n’a pas de desseins sur nous, s’il n’a pas pour nous de désir,
Quelle extravagance lui a fait ravir notre coeur et notre esprit ?
L’amour est venu nous prendre par la main,
Il nous amène à chaque aube à l’école de ceux qui « accomplissent les promesses ».
Des yeux des croyants il fait couler les larmes du repentir,
Afin qu’elles lavent le coeur de la négation et de la haine.
Tu es endormi, alors que l’eau de Khezr jaillit sur toi :
Lève-toi de ton sommeil et saisis la coupe de l’éternité.
Le reste, c’est l’amour qui te le dira, en cachette de moi.
Sois comme les compagnons de la Caverne, à la fois endormis et éveillés.

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L’ombre et la lumière

Merveilleux Ode mystique qui nous redit la souffrance de la séparation d’avec Lui. Combien importante est Sa lumière pour nous conduire sur le chemin qui nous ramènera à Lui ! L’ombre et la lumière nous invitent tout au long de notre route à méditer sur Sa présence !

O flambeau du monde, ta lumière, hier soir, était absente de notre assemblée,
Dis, en vérité, où brillait hier soir le flambeau de ton visage ?
Vois notre coeur qui, dans le désir de ta présence,
Blessé, ne se lasse pas de te chercher, et de prier pour que ta vie soit longue.
Où donc était hier soir ton visage resplendissant ? Où avais-tu planté ta tente ? Où se trouvait ta suite et ton armée ?
Le bonheur est là où ta beauté se dévoile.
Le lieu où tu étais hier soir, je sais qu’aujourd’hui le chagrin
L’a rendu semblable à mon coeur, tel une mosquée remplie de l’invocation « là hawl ».
Hier soir, je me suis promené, en gémissant, jusqu’à l’aube;
Ton visage, pareil à la lune, a rayonné ce matin, dispersant mes songes, les faisant s’enfuir.
Tu es l’ombre de la lumière, et nous autres ne sommes que ton ombre.
Qui vit jamais la lumière séparée de l’ombre ?
Parfois, elle est auprès de la lumière, parfois, elle est anéantie en elle.
Auprès de la lumière, c’est Dieu ; anéantie dans la lumière, c’est la vision.
L’ombre, obstinément, tente de rechercher cette étrange lumière,
Afin de s’amenuiser et que la lumière de Dieu l’attire vers Dieu.
Les commentaires sur la séparation et le mélange de l’ombre et de la lumière
Sont inépuisables, même si l’on en apportait en renfort d’innombrables.
La lumière est le causateur, et tout ce qui est cause est son ombre.
Tu es sans cause. Dieu a créé pour chaque chose une cause.
Le causateur et la cause sont l’un pour l’autre comme des miroirs :
Nul ne voit le miroir s’il n’est devenu semblable au miroir.

Podcast et intermède musical: L’ombre et la lumière

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Dans la mer divine

Rûmî à travers l’Ode mystique No 77 nous invite à méditer sur le sens de l’Esprit. Sur ce qui Le rend vivant, sur son lieu de résidence. Il nous interpelle sur la nature du véritable Trésor et nous rappelle que « l’eau de la vie » est la véritable Eau qui nous donne la vie éternelle.

Pour faire grandir l’esprit, il faut l’eau de la vie ;
Dans la mer divine, le poisson doit être l’âme tout entier.
Puisque cette ruine d’eau et d’argile est devenue la demeure du hibou,
Comment un tel lieu conviendrait-il au vol du homâ
?
Devant l’éclat de ce bonheur, les yeux seront éblouis :
N’attire pas de ce côté l’aveugle porteur d’une canne.
Si tu es de pur aloi, pourquoi t’éprendre de la monnaie de billon ?
A quoi bon penser aux trésors qu’on distribue ?
Celui qui est affligé sait où se trouve l’équité :
Que cent coeurs soient sacrifiés à cette vie éternelle !
Le coeur ne vaut pas moins que le fer ; or, n’est-ce pas le fer qui connait
L’aimant en qui se révèle la faculté d’attirer l’acier ?
La raison est venue dans le monde terrestre à la recherche de l’amour ;
Pour celui qui manque de fidélité et de sincérité, la raison est inutile.

Intermède musical de Music of Turkey by Kudsi et Süleymann Erguner   Podcast : Dans la mer divine

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