C’est ton coeur qui te conduira

Quelques quatrains de Rûmî pour « réveiller les mystères du coeur » et nous souvenir que c’est en nous-mêmes et non ailleurs, que nous découvrirons ce secret ; c’est en nous et nulle part ailleurs que ce trouve le trésor caché. « C’est ton coeur qui te conduira à l’amour de ton coeur » nous confie-t-il.

O mon coeur éperdu ! Vers le Bien-Aimé est un chemin venant de l’âme
O toi qui es égaré ! Il est un sentier, secret, mais visible
Les six directions sont effacées. Ne crains rien :
Au plus intime de ton être, se trouve un chemin vers le Bien-Aimé

C’est ton coeur qui te conduira à l’amour de ton coeur,
c’est ton âme qui t’amènera à l’amour de ton âme
Ne laisse pas le pan de la robe de ton chagrin,
Car cette douleur t’amènera vers le remède.

Quand nous rejetons de notre tête la couronne de l’égoïsme
Alors nous commençons à te servir
Nous avons beaucoup pleuré, et la séparation a ri
Maintenant, le moment est venu pour elle de pleurer, et pour nous de rire.

Nous sommes ceux qui sont contents sans or et sans richesses
Nous sommes tranquilles dans la douleur, et paisibles dans la peur
Jusqu’au dernier tout du firmament, nous sommes contents d’être soumis
Ne crois pas que nous soyons, comme toi, contents à demi.

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Où se trouve-t-il

La Quête du Bien-Aimé est infinie ! Rûmî nous le rappelle au travers de l’ode No 412 autre perle de ce Trésor Caché !  » Celui qui me sépare de mon âme et de mon coeur, où se trouve-t-il ? *
Nous avons tous de quoi méditer sur ce questionnement … :  » Où se trouve-t-il ? »

Celui qui me rend ivre sans vin, où se trouve-t-il ?
Celui qui me sépare de mon âme et de mon coeur, où se trouve-t-il ?
Celui sur la seule tête de qui je jure, où se trouve-t-il ?
Celui qui m’a détourné de mon serment et de mon repentir, où se trouve-t-il ?
Celui par qui les âmes s’écrient à l’aube, où se trouve-t-il ?
Celui dont le chagrin nous a vaincus, où se trouve-t-il ?
Il est l’âme de l’âme, et s’il n’est pas contenu dans un lieu, quoi d’étonnant ?
Celui qui cherche une demeure et qui demeure dans notre propre corps, où se trouve-t-il ?
Sa coquetterie n’est qu’un prétexte, il éprouve, lui aussi un désir.
Celui qui se cache derrière cette coquetterie pour blesser notre coeur, où se trouve-t-il ?
Celui qui a mis sur le coeur un voile lumineux et y a projeté des images,
Celui qui a placé dans le secret un tel voile, où se trouve-t-il ?
L’intelligence avant de devenir ivre ne renonce pas à ses « comment », ses « pourquoi » :
Celui qui est enivré et qui a échappé au « comment » et « pourquoi », où se trouve-t-il ?

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Enseigne cette joie et cette contemplation

Rûmî par l’ode No 98, nous rappelle combien les soucis de ce monde sont cause d’amertume et de désespoir. Il s’adresse au Bien-Aimé en ces termes : « A tous les coeurs qui ne tremblent pas pour toi, à tous les yeux qui ne pleurent pas, Ô mon Seigneur ! Enseigne cette joie et cette contemplation « ..,.
Je ne peux m’empêcher de vous partager cet ode, ce trésor, en ces temps d’incertitude et de doutes collectifs ….

O toi par le regard de qui le nom et le nommé sont devenus ivres !
O toi sur les lèvres de qui l’âme, cette beauté, goûte la douceur.
A quoi nous servent ces fables du boeuf qui est venu, de l’âne qui est parti …
Sois attentif à ces instant ineffable ; éloigne-toi de ces vains bruits.
O roi, exerce ta suzeraineté, glorifie l’assemblée de fête.
O toi cette âme qui répand ses bienfaits sur Vâmeq et Azrâ,
Tu es à la fois le nourricier des âmes et le fleuve de vin et de lait ;
Tu es en même temps le jardin du paradis et le vert jujubier.
Sauf cela, je ne dirai rien ; et même si je parle
Les hommes vils diront que cela est impossible et n’est que paroles vaines.
Si tu veux que je parle, donne-moi cette coupe de vin matinal,
Afin que viennent danser le firmament et cent Vénus éclatantes.
Là où se trouve l’amertume causée par les soucis de ce monde,
Notre coeur est déchiré et se lamente.
Lève-toi et ferme jalousement la porte.
Où tu te trouves, la maison devient un jardin et une roseraie.
D’où vient cette lumière du Dieu Béni et TrèsHaut,
Puissant et victorieux à la fois, le commencement et la fin.
Au début sont le chagrin et la noire humeur atrabilaire : à la fin la Main blanche.
A tous les coeurs qui ne tremblent pas pour toi, à tous les yeux qui ne pleurent pas,
O mon Seigneur ! Enseigne cette joie et cette contemplation …

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L’âme est attachée au Bien-Aimé

L’ode No 513 nous interroge sur le lien que nous entretenons au Divin. Il nous invite à repenser, à revisiter notre relation au Bien-Aimé. L’âme est attachée au Bien-Aimé, que nous en soyons conscients ou non, c’est ainsi ! Jusqu’à quand resterons-nous ignorants et ferons-nous comme si nous ne le savions pas ?
Cet ode est une invitation à nous anéantir en Dieu en toute confiance !

Qui dans cette ville n’est pas enivré par Lui ?
Qui en ce temps reste étranger à ceci ?
Qui n’a pas conçu, par le souffle de l’Ange Gabriel, comme Maryam ?
Quel est celui qui n’est pas, cent fois à chaque instant,
Capturé dans le filet de Sa chevelure ?
Que se trouve-t-il dans l’assemblée en haut du firmament
En tant que vin et beautés, qui ne se trouve ici-bas ?
Le vin n’autorise pas la raison à parler,
Pour qu’on ne puisse dire qu’il n’y a pas d’affinités entre eux.
L’âme est attachée au Bien-Aimé, elle reste paralysée,
Car elle ne peut pas s’échapper d’ici-bas.
Contemple la merveille des merveilles !
Vis-tu jamais quelqu’un qui lui ressemble ? Il n’y en n’a pas.
Un coeur dont les ailes sont brisées par ce roi peut s’envoler
Vers le haut de ce firmament où rien n’est brisé.
Sois anéanti et renonce à ces paroles :
Quel est celui pour lequel il n’y a pas lieu d’y renoncer ?

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J’entends et j’obéis

Avec l’ode No 17 Rûmî nous fait part de l’appel du Bien-Aimé qui nous invite à ne pas rester égarés, prisonniers de l’éphémère !
« J‘entends et j’obéis » dis l’âme, « Où m’appelles-tu enfin ? »

Du ciel un appel est venu pour l’âme : « Reviens ».
L’âme a répondu : « O toi qui m’appelles, bienvenue, louanges, salut !
J’entends et j’obéis, ô voix ! A chaque instant, je te sacrifie deux cents vies.
Appelle-moi de nouveau, que je m’envole sur « hâl atâ »
O notre hôte merveilleux ! Tu as enlevé à notre vie la quiétude.
Où m’appelles-tu enfin ? » – Il répondit : « Hors de la vie et de l’espace.
J’enlève les lourdes chaînes des pieds de ces prisonniers.
Je pose sur le firmament une échelle, afin que l’âme monte vers les hauteurs.
Tu es la vie qui donne la vie, pourtant, tu es de la même ville que nous,
Et tu te contentes d’être exilé : ce n’est pas conforme à la fidélité.
Il est devenu pour toi agréable d’être errant, tu as oublié ta maison.
Ce vieux sorcier impie t’a ensorcelé, par ruse, avec cent sortilèges.
Ces caravanes qui, l’une après l’autre, s’avancent vers l’étape.
Comment ne tournes-tu pas la tête vers elles, comment ton coeur ne brûle-t-il pas de désir ?
N’entend-il pas de toutes parts le cri du chamelier et le son des clochettes ? »
Nombreux sont les amis et les compagnons assis là à nous attendre :
Un monde est assis à nous attendre, et nous sommes ivres, gais, insouciants,
Tandis qu’il crie à nos oreilles : « O mendiants, venez chez le Roi ! »

Podcast et intermède musical: J’entends et j’obéis

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