Dans le soufisme, la prière est, d’une part, la pratique des prières rituelles et d’autre part, la remémoration des plus beaux Noms de Dieu : le Dhikr. Mais aussi et surtout une hygiène de vie, une attitude intérieure de confiance et de foi, une mise en disponibilité intérieure de service sans limite au Divin.
La foi est le pilier principal de toute prière. La foi même sans prière n’est pas sans valeur ni dépourvue de sens, alors que la prière récitée sans foi telle l’oeuvre des hypocrites, n’a pas de valeur ni de sens (Le Livre du Dedans, ch.8). L’attitude lors de la prière devrait être sincère et le but recherché devrait tendre au rapprochement et au contentement du Divin. Nous prions pour nous rappeler que nous appartenons à Dieu, que nous venons de Lui et qu’à Lui nous retournerons. La sincérité de notre coeur, la foi avec laquelle nous croyons à cela va faire de notre vie une prière! Si nous pouvions nous imprégner de cette attitude de dévotion, de soumission, de rappel de Lui, alors tous nos actes deviendraient prière! Le devoir d’un croyant, est d’accomplir au moins matin et soir la prière, de rendre grâce pour les bienfaits octroyés, de louer le Divin pour la perfection de Sa Beauté omniprésente en tout ce qui nous entoure.
Célèbre la louange de ton Seigneur, avant le lever du soleil et avant son coucher; et célèbre Sa gloire une partie de la nuit et à la suite des prosternations (Coran L,39-40) Le soufi doit faire plus qu’un « simple » croyant! Il doit non seulement accomplir les mêmes devoirs que le croyant mais en plus, il doit pratiquer des prières surérogatoires, « sacrifier » sa vie pour le service de Dieu, et faire en sorte que tout ce qu’il fait soit une louange à Dieu. Un soufi ne peut pas prétendre à être libéré des obligations de prière! Sa vie toute entière doit être patience, cohérence, justesse, respect des autres, tolérance, non-jugement, bienveillance et dévouement. Il devrait pouvoir mourir à lui-même pour l’amour de l’autre et par amour pour Dieu.
La prière n’est pas seulement les mots que l’on prononce, c’est surtout l’attitude avec laquelle nous le faisons, la sincérité de notre coeur au moment de la prière et la foi qui anime notre action.
Je ne te laisse pas dans mon coeur devenir triste,
Je ne te laisse pas dans mes yeux devenir humilié,
Je te fais une demeure dans mon âme, non dans mes yeux et mon coeur
Afin qu’à mon dernier souffle tu sois mon Bien-Aimé (Rubâi’yât)