Avec cet Ode Rûmî nous invite à la recherche du Bien-Aimé. Saurons-nous Le trouver? Aurons-nous le courage et la Foi ? Le rechercherons-nous vraiment ? Accorderons-nous à notre coeur l’Eau de Vie qui le délivrera ?
O toi dont la chaleur cachée derrière les voiles est pour nous l’été !
O toi collyre de l’oeil de l’âme, où es-tu parti ? Reviens,
Afin que l’eau de la miséricorde jaillisse du sein des flamme,
Que la verdure surgisse des terres arides, que les tombes deviennent des jardins,
Afin que le raisin soit mûr, et que notre pain soit cuit.
O Soleil de l’âme et du coeur ! O toi par qui le soleil est humilié !
Regarde enfin comment ont emprisonné notre âme cette eau et cette argile.
Mainte fois les épines sont devenues roseraies, par amour de ton visage,
Jusqu’à ce que cent mille aveux aient jailli de notre foi.
O toi, Visage de l’Amour éternel ! Tu es apparu dans la beauté d’un corps
Afin de guider l’âme, hors de cette prison, vers l’Unique…
Dans le sombre chagrin, fais apparaître la joie, de cette nuit profonde fais sortir le jour,
Un jour étrange, plein de merveilles, ô notre aurore qui répands la lumière !
D’une perle de pacotille tu fais une perle d’un pur orient, tu rends jalouse Zohra (Vénus) elle-même,
Tu transforme le pauvre hère en monarque. Longue vie à toi, ô notre sultan !
Où sont les yeux capables de te voir, afin de parvenir à ta poussière ?
Où est l’oreille intelligente capable d’entendre nos discours ?
Quand le coeur compte les bienfaits, rendant grâces de ces douceurs,
De chaque atome de notre corps, le désir s’écrie.
Le son du tambourin s’est élevé de l’âme, afin que les parcelles se joignent au tout,
Fleur à fleur, rose à rose, hors de notre prison d’épines.
Ode mystique No 29