C’est ton coeur qui te conduira

Quelques quatrains de Rûmî pour « réveiller les mystères du coeur » et nous souvenir que c’est en nous-mêmes et non ailleurs, que nous découvrirons ce secret ; c’est en nous et nulle part ailleurs que ce trouve le trésor caché. « C’est ton coeur qui te conduira à l’amour de ton coeur » nous confie-t-il.

O mon coeur éperdu ! Vers le Bien-Aimé est un chemin venant de l’âme
O toi qui es égaré ! Il est un sentier, secret, mais visible
Les six directions sont effacées. Ne crains rien :
Au plus intime de ton être, se trouve un chemin vers le Bien-Aimé

C’est ton coeur qui te conduira à l’amour de ton coeur,
c’est ton âme qui t’amènera à l’amour de ton âme
Ne laisse pas le pan de la robe de ton chagrin,
Car cette douleur t’amènera vers le remède.

Quand nous rejetons de notre tête la couronne de l’égoïsme
Alors nous commençons à te servir
Nous avons beaucoup pleuré, et la séparation a ri
Maintenant, le moment est venu pour elle de pleurer, et pour nous de rire.

Nous sommes ceux qui sont contents sans or et sans richesses
Nous sommes tranquilles dans la douleur, et paisibles dans la peur
Jusqu’au dernier tout du firmament, nous sommes contents d’être soumis
Ne crois pas que nous soyons, comme toi, contents à demi.

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Le coeur est un jardin secret

A travers ces quelques Quatrains, nous sommes invités à pénétrer dans les méandres du coeur et y découvrir ses mystères. Le coeur est un jardin secret où se cachent des arbres, nous dit Rûmî, il manifeste cent formes, mais il n’a qu’une seule forme.
Le coeur est pareil à l’eau pure et limpide, osons regarder s’y refléter la lune !

O brise du matin, apporte-nous un message :
As-tu vu dans le chemin ce coeur plein de feu,
As-tu vu ce coeur embrasé et rempli de passion
Qui a incendié cent rochers de sa flamme ?

O mon âme, il est un passage entre ton coeur et le mien,
Ayant trouvé la porte, mon coeur connaît l’éveil.
Mon coeur est pareil à l’eau pure et limpide :
Dans le miroir de l’eau claire se reflète la lune.

On me dit : « Le coeur nourrit une autre passion
Il s’est éloigné de nous, il désire un autre lieu. »
Quand il est revenu, s’excusant, je l’enmtendis murmurer
Qu’il préparait pour moi, là-bas, une autre nourriture.

Le coeur est un jardin secret où se cachent des arbres
Il manifeste cent formes, mais il n’a qu’une seule forme.
C’est un océan immense, sans limite et sans rives
Cent vagues s’y brisent : Les vagues de chaque âme.

Parler de toi me rend silencieux
La douceur de tes actes me rend inactif
J’ai couru de ta cage à la demeure du coeur
Le coeur est devenu cage, et m’a rendu ton captif.

La fumée de notre coeur est le signe de notre passion, ô mon coeur !
Cette fumée qui émane du coeur est visible,
Chaque vague qui passe dans le coeur est du sang
Ce n’est pas un coeur, serait-ce un océan, ô mon coeur ?

Podcast et intermède musical: Le coeur est un jardin secret

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Comment la créature saurait-elle ce dont elle est capable

Comment la créature saurait-elle ce dont elle est capable si elle n’était pas mise à l’épreuve ? Nous en faisons tous l’expérience en ce moment. La crise sanitaire qui touche tous les continents, tous les peuples, invite chacun à se remettre en question, chacun à méditer sur son mode de fonctionnement, ses croyances, ses priorités, ses peurs, ses valeurs….Seule une mise à l’épreuve si profonde peut révéler à l’être ce dont il est capable.
Pour alimenter votre méditation, voici quelques quatrains tirés du Rûbâi’yât de Rûmî

Sans moi, des paroles sortent de mes lèvres.
Je suis sans nouvelles de celui qui parle :
Le poison et le sucre sont ce que je désre :
Comment la créature saurait-elle ce dont elle est cap
able ?

Il faut avoir un état particulier au tréfonds de l’âme
Ecouter des histoires ne suffit pas à résoudre ce problème
Un ruisseau d’eau à l’intérieur de la maison,
Vaut mieux que le fleuve qui coule au-dehors.

O mon bien-aimé, par Dieu, tu es l’âme de mon âme
Quand te parviendra mon message, tu le liras.
Ne le déchire pas d’étonnement
Car tu connais l’état de mon coeur bouleversé.

O toi qui as échangé contre du pain la perle de ta foi,
Toi qui as donné une mine d’or contre une graine sans valeur,
Comme Nemrod n’a pas offert son coeur à Abraham
Finalement il a dû sacrifier sa vie à un moucheron.

Si tu lis une seule page de notre livre,
Tu deviendras émerveillé : et quel émerveillement !
Si tu assistes un seul instant à la leçon du coeur,
Tu peux attirer les maîtres vers ton propre enseignement.

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Les grâces de l’amour

A travers ces quelques quatrains, ce sont les grâces de l’amour que nous livre Rûmî tel un hymne. Ses paroles au goût suave éveillent et nourrissent l’amoureux. Comment nos coeurs  pourraient-ils rester un seul instant indifférents à cet hymne ?

 A chaque instant, ô ma lune, tu me réclames auprès de toi
Tu m’interroges sur mon état, et tu le connais toi-même.
Tu es comme un cyprès qui marche et la parole pour toi est comme le vent
Je parle, et toi, tu agites la tête, distraitement.

O amour qui es-tu ? Toutes choses t’appartiennent.
Tu es l’union, et tous sont séparés de toi.
Tu restes dans la maison, et tous sont tes gardiens.
Tu es la mère, et tous sont tes enfants.

Ne considère pas cet homme qui a maintes connaissances
Considère sa fidélité, comment sont sa fidélité et sa soumission.
S’il peut être fidèle à ses engagements
L’homme vaut mieux que tous les attributs que tu peux lui conférer.

Dans mon coeur et en dehors de mon coeur, il n’y a que Lui
Dans mon corps, la vie, la veine et le sang ne sont que Lui.
Comment seraient ici possibles l’incroyance et la foi ?
Nul doute s’est dans mon être, puisque tout est Lui.

L’amour est venu et a brisé mon repentir
Comme du verre. Qui peut le raccommoder ?
S’il y a un raccommodeur, c’est aussi l’amour:
Il n’est pas possible de fuir la brisure et la réparation.

Podcast et intermède musical: Les grâces de l’amour

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Le jeûne

Le jeûne est une, parmi les voies qui mènent à Dieu, pour nous rappeler combien grande est Sa générosité. Combien belle Sa beauté et combien illimité Son amour.
Je vous fais part de quelques quatrains de Rûmî pour nourrir nos coeurs.

Dans la roseraie je sens le parfum de tes lèvres
Je vois ta couleur dans
la tulipe et le jasmin.
S’il n’en n’était pas ainsi, j’ouvrirais mes lèvres
Afin qu’elles disent ton nom, et que je l’écoute.

Garde ce jeûne comme une corbeille
Afin que ce jeûne pour toi demande à Dieu.
L’eau de la vie rafraichit la brûlure du coeur,
Ce jeûne est comme un aiguière, ne la brise pas !

O chandelle on dirait que tu as la coutume des soufis
Car tu as six attributs des gens de la pureté :
La veille nocturne, le rayonnement du visage, la pâleur,
La brûlure du coeur, les larmes des yeux et l’éveil.

Je suis la montagne : mon écho est la voix du Bien-Aimé
Je suis une peinture : mon peintre est mon Bien-Aimé
Je suis comme une serrure dont le bruit vient de la clé :
Tu crois que est ma parole quand une parole est prononcée.

Je le nomme tantôt le vin, tantôt la coupe
Tantôt l’or pur, tantôt l’argent brut
Tantôt l’appât, tantôt le gibier, tantôt le piège :
Pourquoi donc tout cela ? Pour ne pas dire son nom..

Podcast et intermède musical: Le Jeûne

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